La ripisylve, quèsaco ?
La ripisylve c’est l’ensemble des formations boisées, buissonnantes et herbacées qui se trouvent aux abords d’un cours d’eau. Cette végétation présente de nombreuses fonctions vis-à-vis de la rivière.
Les fonctionnalités de la ripisylve
La ripisylve crée une ombre sur la rivière, grâce aux arbres de hauts jets. Elle permet un maintien de la température de l’eau, et donc indirectement un maintien de la teneur en oxygène dissous (1).
La ripisylve a également une fonction épurative. Elle capte les nutriments et autres intrants des parcelles environnantes, et filtre l’eau avant de rejoindre le cours d’eau (2).
La végétation présente sur les berges permet également de ralentir la vitesse du courant, en période de niveau d’eau moyen comme en période de crue (3).
Grâce à son système racinaire, la ripisylve permet une infiltration des eaux de ruissellement, mais également lutte activement contre l’érosion des sols en créant des barrières naturelles lors de coulées de boues (4).
Le système racinaire mais également la diversité de la ripisylve permettent un maintien des berges et ainsi, luttent contre leur effondrement (5).
Ce milieu rivulaire crée ensuite un lieu de nourriture, de refuge, d’habitation et de reproduction pour un grand nombre d’espèces animales, des insectes aux mammifères (6).
La dernière fonction de la ripisylve est la structuration paysagère. Elle forme un point de repère, visible et facilement identifiable, dans une vue d’ensemble (7).
Quelques exemples d'essences présentes au bord de nos cours d'eau
L'Aulne glutineux
Aune, Anois, Aunet, Vergne, Verne, sont les noms que l’on peut donner à l’Aulne glutineux (Alnus Glutinosa). Ce cousin du Bouleau et du Noisetier se développe dans les stations humides, il aime particulièrement les pieds de berges.
Les nodosités (poils absorbants sur les racines) portées par ses racines contiennent des bactéries qui lui permettent de fixer directement l’azote de l’atmosphère.
Il présente un grand intérêt sylvicole et écologique dans la ripisylve où il joue un rôle majeur : tenue des berges, filtre, digestion des pollutions...
Jeune, il se dresse très droit. En vieillissant, il étend ses branches et sa cime s’étale alors en une voûte régulière qui reste verte toute l’année, jusqu’à la chute des feuilles. Il est facilement reconnaissable au printemps, grâce à ses petits chatons mâles retombant et ses chatons femelles en forme de petites pignes. Son bois est pratiquement imputrescible, ce qui lui confert un grand intérêt pour le maintien des berges des cours d’eau.
Source : inpn.mnhn.fr
Les aubépines
Les aubépines, appelées aussi épines blanches par opposition à l’épine noire qui est le prunelier, forment le genre crataegus. Deux espèces sont répandues en France : l’Aubépine monogyne (crataegus monogyna) et l’Aubépine commune (crataegus oxyacantha).
La fleur de l’aubépine monogyne a un style (un pistil) et forme un petit arbre d’une dizaine de mètres maximum. L’aubépine commune n’a, elle, pas de style et dépasse rarement 5 mètres de haut.
Les aubépines sont remarquables par leur longévité et ont une croissance très lente : elles peuvent dépasser l’âge de 500 ans. Pendant des siècles, elles ont été employées pour constituer des haies défensives autour des prairies. Elles se retrouvent aujourd’hui sur les berges des rivières et dans les jardins comme arbuste d’ornement.
Elles présentent un grand intérêt pour la faune. En effet, la pie grièche écorcheur, oiseau migrateur de nos régions, utilise ces épines pour empaler ses proies (petits rongeurs, petits batraciens et divers insectes), se constituant ainsi un garde-manger pour des jours moins fastes. De nombreux autres oiseaux sont friands de ses attirants petits fruits rouges qui ressemblent à de minuscules pommes. Ces fruits appelés cenelles atteignent leur maturité en automne.
De par son enracinement traçant, elle est adaptée au maintien des berges et des talus et constitue ainsi un atout majeur au bord de nos cours d’eau.
Source : inpn.mnhn.fr